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La barque marchande de Dinant
La Meuse constitue un moyen de communication important pour les villes de la vallée.
Au milieu du XVII° siècle, Philibert était batelier de la barque marchande de Dinant.
Dans le n° 50 des Echos de Crèvecoeur, l'article de Pascal Saint-Amand et Jean-Pierre Mertens,
'Les barques marchandes de Givet à Namur du XIII° au XVIII° siècle' mentionne, à la
page 160, Philibert ainsi qu'un autre Castagne.
En voici les deux extraits.
"En mars 1650, le prince-évêque entreprend de créer une nouvelle liaison entre
Dinant et Jambes au moyen d'une nef marchande. Il est prévu qu'elle assure un service
en alternance avec la barque royale. Mais à peine le service est-il mis en place que
le procureur général de Namur fait saisir le bateau ainsi que les chevaux de halage
et ordonne l'emprisonnement des deux conducteurs dinantais, Toussaint Chabot et
Philibert Royon dit Castaigne. Les protestations de l'évêque et son souhait
de trouver une solution restent lettre morte. Le procureur général estime que
l'établissement d'une barque sur la Meuse par le prélat constitue une atteinte aux
droits du roi d'Espagne sur la rivière, car la souveraineté de la Meuse lui appartient
depuis le saulx de Revin, jusqu'au peuplier d'Andenne
(1)".
"Notons encore que Michel Castagne, le fermier de la barque marchande de Givet à Dinant, se plaint
le 20 novembre 1673, à propos de la concurence des bateliers dinantais
(2)".
Pour se donner une idée de ce
qu'étaient les barques marchandes, voici un extrait de l'article
'Batellerie, flottage du bois et passages d’eau à Dinant et Bouvignes du Moyen Age au XIX°
siècle - Petite chronique mosane'
écrit par Pascal Saint-Amand dans le n° 43 des Echos de Crèvecoeur (page 15).
"Les barques marchandes étaient des bateaux d’assez grandes dimensions, qui mesuraient
vingt à trente mètres de long. Equipées d’un aviron-gouvernail, elles étaient
aménagées pour le transport de passagers et de leurs marchandises. Les barques
disposaient d’un pont et de deux cabines. Mais il faut attendre la relation de voyage que nous
rapporte en 1615 Philippe de Hurges, échevin de Tournai, qui navigue à bord d’une
de ces nefs, pour glaner des renseignements plus précis à leur propos. Les cabines, pourvues
de fenêtres, étaient faites de planches peintes en vert et poissées pour
résister à la pluie. On y trouvait les armoiries des chevaliers « qui ont autrefois
daigné s’en servir », « pour ce qu’il n’y a rivière dont la navigation soit plus
plaisante ». Les gens de qualité prenaient place à l’avant, à l’intérieur
du « cartier » le plus petit, où se dressait une table « pour soustenir les viandes ou
le jeu », car « chascun se pourvoit de vin, de bierre et de viandes, […], mangeant et beuvant
de mesme tout ce que l’un et l’autre y a porté ». Les personnes « de moienne condition »
s’abritaient dans l’autre cabine et les pauvres restaient à découvert. On rencontrait
même à bord des « garses qui ne gagnent leur vie autrement que faisants ce voiage et
prenants la fortune qu’elles y rencontrent, ce qu’elles continuent tant que la jeunesse et la
beauté leur durent, ou que la verolle et autres fruits en dépendants les en facent
déporter »
(3)".
Une autre description est disponible sur le site de la mairie de Givet -
ici.
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La barque de Namur à Liège. Dessin à la plume
rehaussé de lavis sépia et de blanc de plomb du général de Howen, non daté
(vers 1826), carnet I, n°76, 97x154. Coll. Société archéologique de Namur.
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La barque marchande assurant la liaison Namur-Dinant vient de quitter
la rive glissant paisiblement en direction de Namur. Les chevaux des haleurs sont embarqués à
l’avant et prennent un peu de repos en attendant de descendre dans la rivière pour tirer l’embarcation
lorsqu’elle passera sur des hauts fonds ou dans des endroits à faible tirant d’eau. Dessin au crayon
et à l’encre rehaussé de lavis sépia et de blanc de plomb du général Antoine
de Howen, vers 1820. Coll. particulière
(1) Léon Lahaye, Cartulaire de la commune de Dinant, t. V, Namur, 1899, pp. 252-255.
(2) Léon Lahaye & H. de Radriguès de Chennevière, Inventaire analytique des pièces et dossiers
contenus dans la correspondance du Conseil provincial et du Procureur général de Namur, Namur 1892.
(3) Description de Philippe de Hurges en 1615. P. de Hurges, Voyage de Philippe de Hurges à Liège et
à Maastricht en 1615, éd. H. Michelant, Liège, 1872, p. 129-131 et 222-223.
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